Informations complémentaires – Commune de Behonne

Affiche du syndicat des vignerons

Le genévrier , enseigne des cafés jusqu’au XXème siècle

Historiquement, le « bouchon » dont l’appellation  provient du vieux français « bousche » (petite botte, petite gerbe) est le nom donné au branchage que tout débiteur de boisson se devait de mettre à la façade de sa maison. Dès le XVIIe nous trouvons trace de cette obligation. Une ordonnance royale de 1680 précisait « nul ne pourra tenir taverne sans faire de déclaration ni mettre de bouchon ». Le « bouchon » ne serait donc que l’ancêtre de l’actuel droit de licence de nos débits de boisson instauré  en 1816.

La carte postale de la rue de la Mairie datant du début du XXème siècle témoigne que la coutume du « bouchon » était encore pratiquée à cette époque.

Café du XXème siècle à gauche

Le « bouchon » devait être choisi dans une essence d’arbre à feuillage persistant le plus souvent il s’agissait du genévrier. 

La tradition du bouchon a perduré car elle donnait l’occasion aux jeunes gens (allant des conscrits à tous les hommes non mariés) d’aller, de café en café, remplacer le « bouchon » et suspendre le nouveau, tout décoré de fleurets (rubans de couleur) en échange de quoi le patron de chaque établissement se devait d’offrir à boire.  Les bouteilles vides étaient alors accrochées au « bouchon ».

Source :  http://asepa89.eklablog.com/ 

Le double crime de Behonne

En 1931, un fait divers très violent se produisit à Behonne . L’auteur de ce crime fut d’ailleurs l’un des derniers condamné à mort de Meuse.

Le jour de l’an 1931, Pascual Passera, un italien de 35 ans vivant à Bar-le-duc, fait la tournée des cafés. Il s’est disputé avec sa maitresse qui lui reproche de ne pas avoir d’argent et finit par atterrir au « Café des deux Gares ».

A cet endroit, Gaston Udar, cheminot, arrose sa paie et parle fort avec ses collègues. Au moment de payer, il sort un portefeuille bien garni de billets pour régaler ses copains.

Pascual Passera, devient fou en voyant le trésor mensuel du cheminot, alors que lui n’a pas un sou.

Il a entendu les hommes parler de Behonne, du tabac tenu par Camille, la femme de Gaston et finit par se souvenir avoir effectué des travaux de maçonnerie chez les Udar. Il a aussi entendu que le cheminot reprenait le lendemain à 6 heures.

Passera murit son plan : il attendra le départ au travail du père de famille pour aller s’emparer de l’argent dans la maison. Après une sieste, il se rend à Behonne dans la nuit et attend, tapi dans l’ombre, que Gaston Udar quitte son logement.

A 7h du matin, la voisine Céline Adnot trouve surprenant que la boutique ne soit pas encore ouverte . Elle entre par l’arrière et trouve les deux fillettes de 8 et 11 ans, qui n’ont pas osé aller voir mais qui lui disent avoir entendu leur maman crier après un homme. Elle se rend dans la chambre parentale et découvre la mère de famille, le crâne fracassé, et son fils, à peine conscient.

Mme Udar décède le lendemain sans avoir repris connaissance.  Déjà, au village, l’émotion est à son comble. La nouvelle se répand à toute allure : « A Behonne, une femme a été tuée, son fils est entre la vie et la mort. On leur a dérobé 2000 Frcs »

Une semaine plus tard, le jeune René Udar meurt. Ayant repris connaissance à de courts instants, il a néanmoins pu balbutier quelques mots : « Pierre à eau…barre de fer… »

La pierre à eau se révèle être un indice important. Gaston Udar indique qu’elle a été mise en place par un travailleur Italien nommé Passera.

Ce dernier est localisé puis arrêté le 9 janvier. Emmené à Behonne et confronté à la scène de crime, il finit par craquer : c’est lui qui a frappé Camille et René Udar .

Il indique dans un premier temps avoir commis le crime avec une barre de fer, un piquet trouvé dans le jardin avant d’entrer dans la maison, qu’il a ensuite jetée dans le canal.

Cependant il s’avère que l’arme du crime est tout autre : il s’agit en fait d’un marteau de maçon, dont le manche cassé a été retrouvé dans l’appartement de Passera. Le médecin légiste confirme que cet outil est bien l’arme utilisée. La preuve est faite qu’il y a eu préméditation.

Pascual Passera est arrêté et, six mois après son terrible forfait, il est condamné à mort.

Il est guillotiné  le 24 octobre 1931.

Source : « Les Grandes affaires criminelles de Meuse » d’ Alain Fisnot

La complainte du double crime

Cette affaire eut un tel retentissement qu’elle donna lieu à une complainte.